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La Vindicte ElliptiqueOccupation d’un gymnase : à l’abri pour l’hiver ?

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Migrants/Rennes
Aujourd'hui à 7h49

Occupation d’un gymnase : à l’abri pour l’hiver ?

De mauvaise fortune bon cœur. Au gymnase de l’Ille, à Rennes, les familles de migrants vivent depuis maintenant une semaine dans des conditions spartiates, mais dans une ambiance bon enfant. Des associations restent présentes pour organiser l’intendance.
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La prise de conscience a commencé le 7 octobre quand trois écoles ont été occupées par des parents d’élèves et par des professeurs, agacés que certains enfants et leurs parents dorment à la rue. De solutions temporaires en solutions temporaires, ces familles avaient fini par camper dans le quartier de La Poterie. Après une expulsion musclée par les forces de l’ordre, les parents et les professeurs ont pris l’initiative de l’occupation d’un gymnase.

« La situation aux Hautes Ourmes [le campement expulsé, ndlr] était très tendue. Maintenant, la tension est redescendue », nous raconte Sébastien, militant à la CNT et présent dans le gymnase. Force est de constater en effet que l'occupation est tolérée par la mairie et par la préfecture.


« Nous étions sous la tente depuis un mois, la situation y était très mauvaise, il faisait très froid. Ici, dans le hall, la situation est normale. » nous explique Papuna via Google tradution, depuis le géorgien vers le français.


Les familles vivent dans une précarité forcée : les parents n'ont pas le droit de travailler ; ils sont en attente de réponse de la préfecture. « L'inter-orga [les associations, les syndicats et les partis en soutien aux migrants, ndlr] demande la régularisation : des titres de séjour qui permettraient de se sortir de la situation d'urgence où les familles sont plongées, » nous expliquait Patrick, membre de la France Insoumise, avant l'occupation du gymnase. Une manifestation portant cette revendication avait d'ailleurs eu lieu le 15 octobre. Vindicte y était et en avait rendu compte.

La mairie ou l'État, à qui la faute ?

C'est bien à la préfecture de prendre en charge les personnes en attente de réponse. « Dès l'enregistrement de votre demande d'asile, vous pouvez bénéficier d'un hébergement dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) ou dans une autre structure similaire », explique le site du gouvernement.

Pour autant, la préfecture fait la sourde oreille et ne remplit pas sa mission. Cette défaillance de l'État, la maire de Rennes en a d'ailleurs parlé à la première ministre récemment. Mais l'État refuse d'agir.

« L’État refuse d’accueillir dignement les migrants. On voit comment les réfugiés de l’Ocean Viking sont traités, surveillés par des militaires, » s'indigne Sébastien, qui fait référence au traitement réservé aux 234 rescapés à bord de l'Ocean Viking, privés de liberté et surveillés dès leur arrivée par des militaires armés.

La mairie de Rennes soutient encore les migrants, mais pour combien de temps ? Le gymnase, tout occupé soit-il, est chauffé, et sans doute la mairie de Rennes va-t-elle payer l'électricité et le chauffage pour l'hiver à venir. Mais la mairie refuse d'ouvrir de nouveaux centres d'accueil. « Là, on est partis pour l’hiver, » prévoit Sébasien, résigné.

En attendant, l'inter-organisation en soutien aux migrants organise la solidarité. « Les Français sont des gens très chaleureux, les résidents viennent aussi tous les jours et apportent de la nourriture et des vêtements chauds pour les enfants, » constate Papuna, un migrant soulagé de voir sa situation quotidienne s'améliorer sensiblement.



L'inquiétude de l'inter-organisation, pourtant, est là : la question du centre d'accueil situé derrière le campus de Beaulieu (Rennes 1), revient. « Ce sont des familles qu'il faudra reloger, » explique Patrick. « Le centre est ouvert jusqu'à ce que la mairie de Rennes décide de revendre les terrains, et on ne sait pas quand ça arrivera. »

« Pas un seul enfant à la rue » : c'était la promesse de Nathalie Appéré. La maire de Rennes va-t-elle revenir sur sa promesse de 2014 ? Les militants présents semblent penser que ce n'est qu'une question de temps. Une chose est sûr, l'ambiance politique de méfiance généralisée vis-à-vis des migrants n'aide pas les municipalités à tenir tête à l'État.


« Nous demandons l'asile et nous espérons qu'ils nous le donneront bientôt, je crois qu'ils nous le donneront, » espère Papuna.


Papuna a accepté de répondre à nos questions, grâce à son téléphone et à Google traduction.


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Vindicte - dernière mise à jour le 2 avril 2023

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